Exposition “Wind into the Soul” à Andrésy, France, 2019

Interview du journal “Actuel.fr” par Par Thomas Richardson Publié le 1 Août 2019

Muriel Pénicaud expose à Andrésy (Yvelines).

« J’ai été saisie par la correspondance entre la puissance expressive de ces deux chevaux et la puissance évidente de cette femme. »

Vous souvenez-vous de votre premier appareil photo. À quel âge l’avez-vous reçu et qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?

J’avais 11 ans. C’était un Polaroid. Je l’ai reçu à Noël. Nous étions à la montagne. Je me souviens que je partais seule me promener dans les paysages enneigés, guettant avec jubilation ce qui retiendrait mon attention et deviendrait une photographie.

Qu’est-ce qui vous séduit dans l’art de photographier ?

C’est un art populaire, immédiat, universel. Chacun peut et ose le pratiquer, de l’amateur au professionnel et à l’artiste. La photographie génère l’émotion et l’interrogation. Elle témoigne, interpelle et nourrit l’imaginaire de celui ou celle qui regarde. La photographie peut révéler l’intemporel à travers l’instant présent, l’invisible à travers le visible, l’universel à travers le particulier. C’est magique !

Avec quel matériel photographiez-vous aujourd’hui ?

Selon les contextes, un Leica (pour la qualité), un Nikon avec téléobjectif 300 (pour les oiseaux), ou un IPhone (pour la disponibilité). L’appareil n’est qu’un outil, adapté aux contraintes et aux circonstances. Ce qui importe, c’est le regard.

Comment avez-vous été associée à l’aventure Sculptures en l’île ? Qu’est-ce qui vous a motivée à y participer ?

En 2018, j’avais montré ma première exposition sur les oiseaux, Wind under the Wings, à Sculptures en île, après Paris, Tokyo et Pékin en 2017. Les organisateurs et le commissaire de l’exposition Sculptures en l’île (Pierre Bongiovanni, NDLR) m’ont proposé de renouveler l’expérience avec ma nouvelle exposition Wind into the Soul, sur les femmes, en 2019, ce que j’ai accepté avec plaisir.

Mettre les photos et sculptures à disposition de tous dans la nature et dans la ville correspond pleinement à ma vision du rôle de l’art dans la cité : il doit féconder, nourrir, interpeller, relier les hommes entre eux.

Selon quels critères avez-vous choisi les photos de l’exposition ? De quand datent-elles ?

Ces photos ont été prises dans le monde entier entre 2014 et 2019. Nous les avons sélectionnées avec le commissaire de l’exposition de façon à ce que chacune soit unique, dans des univers différents, mais que toutes soient une énigme, une question, ou une inspiration. Qu’un souffle passe : Wind into the Soul (le Vent dans l’âme).

Pouvez-vous nous raconter l’histoire de la photo montrant deux chevaux et une cavalière qui regarde en arrière ?

J’ai pris cette photo à la Féria d’Arles. Comme pour la majorité de mes photos, je suis sidérée ou fascinée par quelque chose et je déclenche la photo à l’instinct. J’ai été saisie par la correspondance entre la puissance expressive de ces deux chevaux (ils ressemblent aux statues de Michel-Ange) et la puissance évidente de cette femme toute en crinière et chevelure qui les chevauche. C’est un hymne à la liberté indomptable et la force intérieure de la femme.

Mais ce qui m’intéresse le plus, c’est que chacun invente sa propre histoire sur cette femme. Ma plus belle gratification, c’est quand ceux qui regardent mes photos s’imaginent une histoire. La photographie est une fenêtre qui ouvre sur l’imaginaire.

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